Cours d' artillerie de marine par Laurent Jean-Baptiste SALIN maître canonnier à bord du lougre corsaire LE DRAGON

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Les dessins et informations de cette page sont tirées d'un article de Jean BOUDRIOT paru dans la Gazette des armes de janvier 1977

SERVANTS

- Chef de pièce
- Servant du refouloir
- Servant avec barre d'anspect
- Servant avec pince
- Porte Gargousse
- Chargeur de boulets et valets
- Porteur d'écouvillon
- Servant de mise à feu
- 6 serveurs pour déplacement du canon

 

 

Manœuvres de tir

- Introduction de la Gargousse
- Mise en place du valet et du boulet
- Tasser avec le refouloir
- Mettre le pièce en batterie
- Crever la gargousse par la lumière
- Le Chef de pièce amorce en versant la poudre dans la lumière avec sa corne.
- Le Chef pointe pour tirer à couler ou à démâter
- Au commandement mise à feu à l'aide du boute feu 

1- Coussin
2 - Coussinet
3 - Coin de mire
4 - Corne d'amorce
5 - Épinglette
6 - Gargoussier en cuir de vache, portant l'indication du calibre
et le n° de la pièce.
7 - Dégorgeoir pour crever la Gargousse
8 - Boutefeu en bois tourné
9 - Tire bourre
10 - Écouvillon garni en peau de mouton avec une hampe en cordage
11 - Refouloir dans l'âme du canon
12 - Grains de poudre reproduit grandeur réelle

13 - Gargousse en parchemin
14 - Valet
15 - Grappe de raisin
16 - Dégorgeoir à vrille
17 - Dégorgeoir à vilebrequin
18 - Boulet à deux têtes
19 - Boulet rond
20 - Platine en plomb pour protéger la lumière
21 - Tape en liège
22 - Faubert
23 - Cuillère en lanterne
24 - Barre d'anspect en bois

POINTAGE

Le canon a été mis en place  et le chef de pièce, avant de donner les derniers ordres aux troisième et quatrième servants pour le pointage définitif, se sert de ses deux pouces dressés pour effectuer un dernier cadrage de l'objectif.

Entre le roulis du vaisseau, l'état de la mer et les manœuvres possibles de l'adversaire, l'ajustage de la cible demandait un sixième sens et une  bonne connaissance de la mer. Il fallait surtout avoir survécu à certains engagements sans merci.

MISE A FEU

Le dernier servant de gauche a pris son boutefeu et tient la pointe de la mèche en ignition à quatre doigts donc moins d'un travers de main, en arrière de la  plate-bande de culasse. Prêt au commandement du chef de pièce, il portera instantanément le charbon ardent de la mèche sur l'extrémité de la traînée de poudre d'amorce, très exactement à l'endroit où elle s'arrête contre la plate-bande de culasse.

 L'ambiance

Il faut s'imaginer l'ambiance qui régnait dans l'entrepont d'un navire au combat, le bruit, le recul des pièces, la fumée, les éclats de bois arrachés
par les boulets ennemis et qui blessent grièvement les servants, le sang qui ruisselle, les cris des blessés dominés par les ordres des  chefs de pièce. Bref c'était l'enfer.

Sur les petits navires genre lougre, les canons étaient sur le pont donc à l'air libre, mais alors les servants étaient à découvert et sans protection face à la mitraille.